Ecrit par 11h10 Beauté Views: 18

Mieux comprendre le rôle des teintures végétales pour cheveux

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S’il y a bien une chose que l’on me demande souvent, c’est un article sur les teintures végétales. J’ai enfin pu compiler toutes les informations sur le sujet et je vous les présente aujourd’hui sous forme de “questions-réponses”, pour vous servir de guide.

Qu’est-ce qui détermine la couleur naturelle des cheveux ?

Avant de parler des teintures capillaires, il est utile de savoir qu’un pigment appelé mélanine est responsable de la couleur de vos cheveux. Plus précisément, il existe deux types de mélanine :

  • L’eumélanine, qui donne les tons foncés.
  • La phéomélanine, qui donne les tons clairs.

 Il suffit de DEUX pigments, combinés dans des proportions différentes, pour donner naissance à n’importe quelle nuance. Comme la nature est pratique… Et les cheveux gris ? Ils ne sont rien d’autre que le résultat de l’arrêt de la production de mélanine.

A partir de là, si vous voulez changer la couleur de vos cheveux, vous avez trois options principales : enlever la couleur naturelle de vos cheveux (éclaircir), ajouter de la couleur (teindre) ou combiner les deux.

Comment éclaircir la couleur ?

Le peroxyde d’hydrogène, plus communément appelé eau oxygénée, est souvent utilisé pour ce processus. Ce composé réagit chimiquement avec la mélanine contenue dans vos cheveux, éliminant ainsi leur couleur naturelle. Voici la naissance d’un blond bouteille. Respect.

Ce processus est d’ailleurs irréversible. Pour colorer vos cheveux, vous devrez soit les faire repousser, soit les teindre (d’où la question suivante).

Comment puis-je colorer mes cheveux ?

Facile, en ajoutant un colorant. Je l’explique ci-dessous. Cette question est sans aucun doute celle qui apporte le plus de valeur ajoutée à l’ensemble de l’article…

Comment fonctionnent les teintures capillaires ?

Il faut savoir que les teintures capillaires peuvent être classées en fonction de la durée de leurs effets ou de l’origine de leurs ingrédients. Examinons le premier cas. Schématiquement, il existe trois grands types de coloration :

  • Temporaire : les colorants utilisés ont un poids moléculaire élevé et restent donc à la surface de la fibre capillaire, sans la pénétrer. Pour cette raison, les colorations sont éliminées après le premier ou le deuxième shampooing. Avantage ? Elles n’abîment pas les cheveux car elles ne contiennent pas de substances telles que le peroxyde d’hydrogène ou l’ammoniaque. En revanche, elles n’apportent essentiellement que de la brillance.
  • Semi-permanentes : contrairement aux teintures précédentes, les molécules de colorant sont plus petites, ce qui leur permet de passer partiellement à travers la fibre capillaire. Bien que leur pouvoir couvrant soit faible, il s’agit de formules alcalines résistantes à plusieurs lavages (de 6 à 12), capables de donner des reflets, d’ombrer les reflets et de colorer les cheveux gris. Comme pour les temporaires, elles n’ont pas de pouvoir décolorant et leurs formulations ne contiennent pas d’ammoniaque ni de peroxyde d’hydrogène. Attention, car on classe parfois à tort les bains de couleur dans cette catégorie. Cristina l’explique ici. Par ailleurs, il existe également des colorations semi-permanentes, similaires à celles que je viens de décrire, mais dont la formulation contient de petites quantités de peroxyde d’hydrogène. Elles se situent à mi-chemin entre les colorations semi-permanentes et permanentes.
  • Permanente : ce groupe comprend les colorants proprement dits. Comme son nom l’indique, ce type de produit garantit que la couleur persiste indéfiniment (jusqu’à ce que les cheveux repoussent), et c’est celui qui est le plus utilisé dans les salons de coiffure. Ces formules utilisent du peroxyde d’hydrogène et de l’ammoniaque (ou similaire). Dans ce cas, les cheveux peuvent être décolorés pour être teintés simultanément dans des tons plus clairs, plus foncés ou identiques à la couleur naturelle, ou teintés sans élimination de la mélanine dans un ton égal ou similaire à l’original. Ces produits traversent la fibre capillaire et agissent au niveau du cortex. Avec eux, les cheveux blancs sont parfaitement couverts. L’inconvénient ? Le cheveu souffre davantage.

Quant à l’origine des colorants, ils peuvent être :

  • Synthétiques organiques : il en existe des temporaires, des semi-permanentes et des permanentes et, sans aucun doute, ce sont les plus utilisées dans les salons de coiffure. Je n’irai pas plus loin, car je souhaite me concentrer sur ce dernier groupe.
  • Les métallisés : à base de sels métalliques tels que le nitrate d’argent ou l’acétate de plomb. Vous vous souvenez de Grecian 2000 ? En voici un exemple. De nos jours, ce type de colorants n’est presque plus utilisé.
  • Végétale : il s’agit de substances d’origine végétale riches en pigments. Dans la section suivante, je vous en dirai plus.

Quelles sont les plantes couramment utilisées pour colorer les cheveux ?

Parmi les espèces botaniques les plus utilisées, on trouve le henné et la camomille :

  • Le henné ou jena. Cette plante est la reine des teintures végétales. Il s’agit des feuilles séchées et pulvérisées des espèces Lawsonia alba, Lawsonia spinosa ou Lawsonia inermis et doit ses propriétés colorantes à la présence de lawsone (2-hydroxy-l,4-naphtoquinone). Pour colorer les cheveux, le henné est dissous dans de l’eau chaude légèrement acidifiée et appliqué en cataplasme sur la tête. Sa couleur se dépose à l’intérieur de la tige du cheveu, on peut donc dire qu’il s’agit d’une coloration semi-permanente. Sur les cheveux bruns, on peut obtenir des tons acajou et sur les cheveux blonds, des couleurs plus orangées, mais pas plus. Si vous voyez des publicités affirmant que vous pouvez obtenir des tons noirs ou blonds, c’est parce qu’elles mélangent la plante en poudre avec d’autres substances. Vous recherchez une véritable coloration végétale ? Choisissez les hennés dits “naturels” ou associés à d’autres extraits végétaux (indigo, curcuma…), mais exempts de sels métalliques et de p-phénylènediamine (PPD) ; cette dernière est utilisée pour foncer (henné noir) et est associée à des cas de dermatite. En outre, le henné dit neutre provient en fait de la plante Cassia obovata et n’apporte aucune coloration, il est uniquement utilisé pour renforcer les cheveux. Ne pas confondre.
  • Camomille ou camomille. Les espèces Anthemis nobilis (camomille romaine) et Matricaria chamomillae L. (camomille allemande) peuvent toutes deux être utilisées pour donner un ton jaune-doré. Dans ce cas, ce sont les fleurs en poudre qui donnent la coloration grâce à l’apigénine (1,3,4-trihydroxyfiavone), leur principe actif. L’azulène, présent dans les extraits de camomille, aurait également des propriétés colorantes. Mais ne vous attendez pas à l’appliquer et à devenir blond. Son efficacité a été remise en question et certains affirment qu’il apporte surtout de la brillance, ce qui peut aussi être utile. D’ailleurs, on peut aussi utiliser ses fleurs pour faire un gommage maison.
  • Autres espèces : les feuilles d’indigo sont souvent mélangées au henné pour produire des couleurs brunes et noires. Il en va de même pour les feuilles et les coquilles de noix. Certains affirment également que le thé peut être utilisé pour modifier les reflets et le café pour assombrir le ton des cheveux. Le miel et la cannelle semblent avoir une certaine action décolorante et le curcuma peut donner des reflets jaunes. La centaurée peut donner des reflets bleutés aux cheveux blancs et l’infusion de racine de rhubarbe une teinte dorée aux cheveux. Tout cela est très subtil, mais il ne s’agit pas d’une panacée.

Alors, est-il préférable d’utiliser des colorants végétaux ?

Comme toute chose dans la vie, les teintures végétales présentent certains avantages par rapport aux teintures métalliques ou organiques, mais aussi certains inconvénients. Par exemple, en général, les teintures végétales sont plus écologiques et ne provoquent pas de problèmes d’allergie ou de sensibilisation comme certaines teintures organiques utilisées dans les salons de coiffure. Cependant, elles n’en sont pas exemptes du simple fait qu’il s’agit d’extraits de plantes. La coloration, dans le meilleur des cas, est semi-permanente, son pouvoir de couverture des cheveux blancs est donc faible et, par conséquent, son effet disparaîtra après quelques lavages. En outre, la gamme de nuances que l’on peut obtenir avec ces produits est limitée, les cheveux peuvent devenir rêches en raison de la présence de tanins et l’application est quelque peu fastidieuse. Comme toujours, tout dépend de ce que vous recherchez.

Les avez-vous essayés et lequel préférez-vous ? Restez à l’écoute, car dans les prochains chapitres, je vous montrerai une expérience avec le henné et la camomille sur mes propres cheveux.

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